Maison(s) Marius et Jeannette

Une série de transformations passées et à venir

A l’origine (début XXe), un simple atelier sur la rue principale de Préfailles. Ceint d’un épais mur en pierre, sa grande porte s’ouvre sur l’espace public.

Années 30, l’atelier est surélevé d’un logement dont les tuiles plates losangées et saillies de toit lui confèrent l’esprit des villas balnéaire à la mode. Durant l’occupation, réfugié à Préfailles, le peintre Paul Messac utilise l’atelier.

Années 80, l’atelier fait long-feu et l’ensemble se transforme en logement. La porte du garage est sommairement « rebouchée » et le mur en pierre enrobé d’une peinture plastique.

Aujourd’hui, années 2025, le cycle de vie continue. L’attractivité du pays de Retz augmente, pour la villégiature mais aussi pour y vivre et travailler. La maison à caractère balnéaire entame une nouvelle mutation qui concilie, dans une même architecture, logement et activité en toute indépendance d’usage.

Demain, années 2050, l’ensemble mixte évoluera sûrement vers un autre scénario d’usage. Cette inéluctable adaptabilité fonctionnelle est désormais anticipée par la flexibilité du projet.

Marius et Jeannette, deux maisons « faussement » jumelles qui renouvellent la rue

Parmi les alternatives à l’étalement urbain, la réhabilitation et la densification de l’emprise urbaine sont les meilleures recettes. Ici le projet fait coup double. Il transforme le bâti et optimise le foncier par extension latérale, inscrivant dans un seul ensemble un logement T3, une surface d’activité à RDC et un garage-buanderie.

Pour la rénovation, l’atelier reprend de la lumière et des vues sur l’extérieur. Il retrouve son contact avec la rue par sa grande porte originelle qui devient la vitrine de l’activité. En façade, les matériaux peu qualitatifs sont déposés et remplacés par des volets et vitrine bois, fenêtres aluminium, garde-corps métal. En soubassement, le micaschiste est travaillé à pierre-vue et jointoyé à la chaux. L’isolation intérieure bio sourcée favorise le déphasage de température pour un confort été-hiver optimal.

L’extension prolonge l’alignement de l’existant sur la rue. A travers un volume simple et plus bas que l’existant, l’extension se connecte par un retrait pour mieux dissocier les architectures. Les bardeaux en tuiles de châtaigniers sont les marqueurs de la greffe. Ils apportent sensibilité et vibration à la façade, en accord avec l’éclectisme des différentes maisons de la rue. Construction décarbonée en ossatures bois et isolants biosourcés, l’extension est couverte de zinc naturel pour mieux intégrer visuellement de futurs panneaux photovoltaïques.

Préfailles 44, 12 rue de la mairie, Atelier Maine Océan
travail de charpente, 12 rue de la mairie, préfailles
Extrait affiche du film de Robert Guédiguian

LocalisationPréfailles (44)
ProgrammeTransformation par rénovation lourde et extension d’une maison de bourg
SurfacesExistant rénové : 62 m² dont 30 m² à RDC pour l’activité
Extension latérale : 38 m² + garage/buanderie 17 m²
Maître d’ouvragePrivé
ArchitecteAtelier Maine Océan
LivraisonChantier en cours
EntreprisesCIVEL (entreprise générale clos-couvert), Electricité Préfaillaise (électricité), Boju (peinture), PEREIRA Enduits (mur à pierre-vue), AMFS Mickaël Fourré (serrurerie et métallerie), Les Sens du Menuisier (escalier bois), Idéalmoderne (ébénisterie)
Crédit photographique ©Atelier Maine Océan

Maison Maine Océan

Stratégie pour une extension avec vue sur la mer

Adapter et remettre en valeur une maison de 1973

par la préservation assumée de sa silhouette d’origine. Pour cela, les murs sont ravalés à l’identique par une peinture blanche et la toiture en tuiles est restaurée.

Augmenter la capacité du bâti existant

par un volume bardé de bois en surélévation partielle du socle existant. Apport contemporain, cette extension offre l’utilité de ses mètres carrés prolongés d’un balcon avec vue inédite sur la mer. Au-delà de ce premier ajout, la capacité habitable est évolutive par extensions ultérieures.

Rénover l’usage et le confort climatique du RDC existant

par connexion au jardin, décloisonnement de la cuisine sur le séjour pour une pièce de vie généreuse, et agencement de bois blond pour apporter de la clarté. Le confort d’ambiance est obtenu par isolation thermique performante, contrôle des apports solaires, chauffage poêle à bois et mini-chaudière gaz pour l’eau chaude sanitaire.

Ici, l’architecture transforme le déjà-là avec un minimum d’intervention et un maximum de plaisir avec l’environnement proche et lointain.

En termes d’usage, cette petite maison devient plus spacieuse, confortable et accueillante pour une famille et ses amis, avec un grand séjour-cuisine traversant, deux salles d’eau et WC, quatre chambres et un petit garage pour de nombreux vélos.

L’extension du volume initial se fait sur la capacité structurelle existante et ne sollicite aucun mouvement de terrain, ni fondations nouvelles, ni artificialisation du sol.
La construction neuve est réalisée en charpente bois et isolants biosourcés: fibre de bois, liège et ouate de cellulose. Elle est bardée de planches et tasseaux de pin Douglas non rabotés ni traités, destinés à griser naturellement. Elle s’inscrit à l’échelle du paysage végétal, en résonnance avec l’écorce grise des pins.

La nouvelle toiture permet à la fois de recueillir les précieuses eaux pluviales dans une cuve enterrée de 3000 litres à destination du jardin et d’offrir en 5ème façade une surface végétalisée propice aux insectes, oiseaux et plantes vagabondes.

Réalisés en circuit court, les travaux sont confiés à des entreprises locales en toute cohérence avec l’objectif d’économie circulaire qui prévaut à l’architecture écologique


LocalisationPréfailles (44)
ProgrammeTransformation par rénovation d’un pavillon de 1973 et extension par par surélévation bois
SurfacesExistant rénové : 75 m²
Extension par surélévation : 30 m²
Maître d’ouvragePrivé
ArchitecteAtelier Maine Océan
LivraisonJuillet 2021 (10 mois de chantier sur site non occupé)
EntreprisesCIVEL (entreprise générale clos-couvert), Electricité Préfaillaise (électricité), Boju (peinture), AMFS Mickaël Fourré (serrurerie et métallerie), Idéalmoderne (ébénisterie), Au jardin des rêves (paysage)
Crédit photographique©Atelier Maine Océan

CAMPUS HEINLEX

Un campus universitaire en mutation

En 1970, St-Nazaire se dote avec l’IUT Heinlex de son premier pôle d’enseignement supérieur.
En 2025, le Campus Heinlex rassemblera en un lieu unique toutes les activités universitaires pour accueillir quelques 2400 étudiants. Cette refonte enclenche l’indispensable rénovation fonctionnelle et énergétique de son patrimoine bâti.

Deux portes en interaction avec l’espace public de la ville

Deux portes invitantes. Pour pallier la dimension « labyrinthique » du tissu bâti existant, le projet installe deux portes invitantes. Situées à l’opposé l’une de l’autre, leur vertu est de proposer une interface relationnelle entre la ville et le Campus.

Sur la rue Michel Ange, entrée principale du Campus, la porte Ouest historique réaffirme sa qualité de hall d’accueil général et d’orientation mais aussi sa fonction support de l’administration générale. La surélévation en bois pour la salle des conseils mais aussi le hall duplex cristallise une attention forte vers les usagers et les différents publics.

Sur l’allée du campus, la porte Est du bâtiment neuf accompagne l’ouverture du campus vers la ville. Prolongement de l’espace public, le rez-de-chaussée s’offre à tous, à la fois visible, accessible et actif. Equipement de quartier au sens large, abritant bibliothèque, espace de coworking et cafétéria, il est le marqueur du Campus.

Une indispensable rénovation énergétique du bâtiment n°7

Pour ce bâtiment, il est réalisé une réhabilitation énergétique « lourde » calée sur le label BBC Rénovation. Le bâtiment existant est isolé par l’extérieur permettant d’améliorer son confort climatique avec un gain énergétique substantiel.

Sur le plan technique, la ventilation double-flux permet la récupération d’énergie. Les besoins de chauffage se réduisant, des émetteurs de chaleur à basse température sont installés pour réduire les consommations.


LocalisationCampus Pôles Sciences et Technologies Heinlex, St-Nazaire (44)
ProgrammeTransformation et extension du Campus: rénovation énergétique et fonctionnelle d’une partie de l’existant avec surélévation partielle et construction d’un bâtiment neuf comprenant espaces de convivialités, bibliothèque, salles de classe, etc.
SurfacesRénovation : 3 780 m²
Neuf : 2 686 m²
Maître d’ouvrageNantes Université
SONADEV
AMOLIA (Assistant à maîtrise d’ouvrage)
ArchitecteAIA Architectes (mandataire de l’équipe de maîtrise d’œuvre) / Pascal Fourrier architecte directeur de projet, mandataire associé
Marché publicconception-réalisation (lauréat décembre 2021)
LivraisonJuillet 2023 (bâtiment neuf)
Décembre 2024 (réhabilitation)
EntreprisesBBGO (entreprise mandataire du groupement), AXIMA (CVC), INEO (électricité)
Crédit photographique ©AIA Architectes

Manufacture des Tabacs

Un ensemble patrimonial exceptionnel (1861-1866)

La manufacture des tabacs de Nantes est la quinzième manufacture d’Etat édifiée en France. Elle produit cigares, cigarettes et scaferlati, employant jusqu’à 1700 ouvriers, majoritairement des femmes. Conçue par l’architecte J-F. Chenantais, elle reprend le plan type national élaboré par l’ingénieur E. Rolland pour la Régie des Tabacs.

Circuit court : ses matériaux proviennent pour la plupart de la région. Ainsi, les soubassements sont en granit de Nantes, les ardoises de Trélazé, les parements en tuf d’Anjou et les baies à meneaux sont en pierre de Crazannes en Charente. Seules les charpentes de chêne et de sapin rouge sont exotiques, de Prusse voire d’Amérique du Nord, en retour du commerce triangulaire.

Une mutation visionnaire (1977-1983) vers la Manu

En 1974, la manufacture devenue SEITA est désaffectée et transférée à Carquefou. Le bâtiment redevient propriété de la ville et entame sous l’égide de son maire A. Chenard et de l’architecte G. Evano, sa première transformation en ilot mixte urbain (équipements publics, services municipaux et logements).

Une nécessaire adaptation (2021-2027) … pour un nouveau cycle de vie

Quelques 40 années après, le bâtiment s’essouffle, victime de son obsolescence et aspire à une nouvelle transformation. Lauréat de la consultation publique, AIA Architectes pilote cette mission à multiples enjeux qui nécessite le préalable de diagnostics approfondis pour une connaissance exhaustive du bâti.

Patrimoine et nouvelle écriture architecturale : restauration des façades et toitures, révélation des planchers existants, recyclage in situ de matériaux et produits existants… mais aussi ajouts contemporains (maille bois avec effet de claire-voie, murs-rideaux mixtes bois/aluminium avec sérigraphie blanche pour atténuer l’échauffement solaire, etc.).

Fonctionnel : réactualisation des usages tertiaires, accessibilité universelle généralisée, confortement aux règles de sécurité incendie, renforcement de la signalétique générale.

Energie : en application du décret tertiaire, isolation intérieure de l’enveloppe bâtie pour de substantielles économies et ventilation double flux avec récupération d’énergie.


LocalisationBoulevard de Stalingrad, Nantes (44)
ProgrammeRénovation patrimoniale, fonctionnelle et énergétique en site occupé
SurfacesBâtiments A+H : 3 437 m²
Bâtiments C+D : 6 115 m²
Maître d’ouvrageVilles de Nantes, service du BATII
ArchitecteAIA Architectes (mandataire de l’équipe de maîtrise d’œuvre) / Pascal Fourrier architecte directeur de projet, mandataire associé / RL&A architectes du patrimoine associés
MarchéPublic, lauréat 2021
Livraison Tranche Ferme (A+H)Permis de construire septembre 2024
Etudes en cours
Crédits photographiqesImages ©AIA Architectes

La Salle à tracer (SAT)

Révéler le patrimoine de la construction navale

1915, quartier Bas-Chantenay à Nantes, la SAT fait partie des chantiers navals Dubigeon. Les dessinateurs y tracent à même le sol, sur un épais plancher bois, les gabarits des coques de bateau. Ces tracés existent toujours, gravés dans le bois et ponctués d’innombrables repères en laiton, souvent évocateurs de la navale.

En 2017, à l’initiative de Jacques Fétis, la SAT est réhabilitée et agrandie. Elle devient la nouvelle agence nantaise AIA Life Designers. Son nouveau cycle d’usage permet à ses architectes et ingénieurs de concevoir ensemble au quotidien une architecture partagée, engagée pour l’environnement.

Composer avec le déjà-là, y compris les défauts

La transformation de la SAT a pour préalable l’acceptation de sa singularité. Entre autres, sa grande linéarité, son exostructure béton, son plancher classé mais aussi, son défaut d’horizontalité qui lui confère une dimension constructive approximative.

La transformation fait sienne ces anomalies. Elles témoignent de la mise en œuvre du béton encore balbutiante mais aussi, de l’esthétique utilitaire propre à l’industrie.

Concilier enveloppe performante et écriture patrimoniale

À la réhabilitation patrimoniale s’associe l’ambition d’un bâtiment à la fois fonctionnel, flexible, économe en énergie et confortable. Une transformation globale pour inscrire sa pérennité face à l’obsolescence du temps long.

Ici, par un dispositif de « boîte dans la boîte » l’enveloppe se fait intérieure afin de préserver l’écriture béton patrimoniale. Elle minimise les ponts thermiques, isole du chaud et du froid et contrôle l’apport des courants d’air de la Loire.


LocalisationQuartier Bas-Chantenay, Nantes (44)
ProgrammeTransformation et extension de la Salle à tracer pour y installer une activité tertiaire
SurfacesRéhabilitation : 2 310 m²
Extension : 460 m²
Maître d’ouvrageJacques Fétis – SCI CRUCY
ArchitecteAIA Architectes (mandataire de l’équipe de maîtrise d’œuvre) / Pascal Fourrier architecte directeur de projet, mandataire associé
LivraisonMise en service janvier 2017 (18 mois de chantier)
EntreprisesGroupement CHEZINE, SEGGO, SERRUFER (Déconstruction/désamiantage/GO/charpente métallique), C.M.B. (Charpente bois), RAIMOND (Couverture Zinc/Bardage), CASTEL ALU (Menuiseries), ATELIERS DAVID (Métallerie), COIGNARD (Doublage/cloisons), CEME MOREAU (CVC, plomberie, géothermie), CEGELEC LOIRE OCEAN (Electricité)
CertificationHQE bâtiment tertiaire délivré par CERTIVEA
DistinctionsPrix National de la Construction Bois 2018 (catégorie « réhabiliter un équipement »)
Prix Off du Développement Durable 2017
Crédit photoGuillaume Satre

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